La frase finale abbiamo però voluto tradurla: Patetica attitudine dei governi occidentali che lodano la libertà e la democrazia e armano e sostengono un regime degno dell'alto Medioevo
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Europe-Arabie Saoudite : Entre honte et complicité
par M'hammedi Bouzina Med : Bruxelles
Les Européens s'interrogent sur leurs relations avec le régime de l'Arabie saoudite qu'ils accusent de violations du droit international humanitaire, mais auquel ils livrent armes et munitions.
Des organisations civiles et humanitaires, des personnalités intellectuelles reconnues et autres lanceurs d'alertes se mobilisent ces dernières semaines en Europe pour amener leurs gouvernements à revoir leurs politiques de coopération avec le régime politique de l'Arabie saoudite, notamment en matière de vente d'armes. Accusant le royaume wahhabite de crimes de guerre et de violation massive du droit international humanitaire au Yémen, ces associations s'interrogent s'il ne faut pas accuser leurs propres gouvernements de «complicité avec l'Arabie saoudite dans les crimes commis contre la population civile du Yémen» et au-delà, de complicité avec ce royaume dans les violations des droits humains contre sa propre population. La semaine dernière, un débat houleux en Belgique a opposé les hommes politiques à revoir, sinon arrêter les livraisons d'armes légères au royaume wahhabite.
Rappelons que la Belgique est le premier fournisseur de l'Arabie en armes légères (mitrailleuses, armes de guerre, lance-roquettes, fusils d'assaut, etc.) avec un montant de plus de 1,7 milliard de dollars entre 2006 et 2014. En Grande-Bretagne le même débat presse le gouvernement de sursoir à la vente d'armes et de technologie à l'Arabie saoudite. En début de cette année, l'Institut de recherche suédois pour la paix (SIPRI) a soulevé la même question et signalé les nombreuses violations du droit international humanitaire par le régime de Ryad et alerté sur la dérive militariste et guerrière de ce pays et les risques qu'il fait peser sur la sécurité et la paix dans la région arabe. Et les arguments ne manquent pas : l'Arabie saoudite est le 2ème plus gros importateur d'armes au monde avec une population de 30 millions d'habitants et a multiplié par trois en cinq ans le volume de ses achats d'armes en tous genres.
Malheureusement, l'enlisement de ce pays dans sa guerre au Yémen où plus de 90% des victimes sont des civils ne laisse pas d'espoir à des perspectives de paix immédiate. Plus inquiétant, la surenchère géostratégique engagée ces dernières semaines avec le voisin iranien augmente les risques sur la paix et menace d'une déflagration militaire qui entraînera les pays de la région et au-delà. Au plan interne, le pays est de plus en plus pointé du doigt par la société civile, des partis politiques de droite et de gauche et quelques ténors politiques courageux pour son régime archaïque, moyenâgeux et son lot de violations du droit international et humanitaire. Cependant, faut-il croire à une sérieuse révision des relations commerciales et diplomatiques entre les pays de l'Union européenne et l'Arabie saoudite qui pousserait ce pays au respect du droit international et du droit humanitaire ? Difficile à admettre, tant les intérêts de l'industrie des armements relèvent de la souveraineté nationale des Etats et pèsent, en termes de finances, sur les politiques nationales.
Par ailleurs, faut-il signaler que l'Arabie Saoudite n'est pas seule dans la guerre au Yémen mais mène une coalition de 34 pays arabes et africains et bénéficie du soutien d'une majorité de pays occidentaux. En revanche, installer le débat sur la question, notamment sous l'angle de l'éthique et des valeurs démocratiques dans l'opinion publique pour prévenir les velléités guerrières du royaume wahhabite est salutaire pour tous y compris le peuple saoudien. Englué dans la guerre et les tensions avec son voisin iranien particulièrement, le régime de Ryad pratique une politique de fuite en avant, d'autant plus que le pays enregistre pour la première fois de son histoire de gros déficits publics qui le mènent à recourir à des emprunts financiers internationaux, malgré son énorme production de pétrole.
C'est d'ailleurs cette situation de déficit conjuguée à «sa» guerre au Yémen qui le pousse à ne pas regarder le niveau de sa production de pétrole avec laquelle il inonde le marché au risque même d'un baril en dessous des 20 dollars. Triste impasse dans laquelle s'est fourgué le régime de Ryad qui ne manifeste pas, pour l'heure, d'intention pour un retour à la raison et la voie de la paix. Pathétique attitude des gouvernements occidentaux qui louent la liberté et la démocratie et arment et soutiennent un régime digne du haut Moyen-âge.